Un nouveau traitement pour l’arthrose ?
Un nouveau traitement pour l’arthrose ?
La Chiropraxie peut être efficace pour la douleur et les symptômes de l’arthrose !
Selon une nouvelle étude publiée en février 2022, les soins de Chiropraxie peuvent être efficaces pour diminuer cliniquement et statistiquement les douleurs liées à l’arthrose. Dans cette étude canadienne, des patients souffrant d’arthrose ont reçu des soins chiropratiques et ont déclaré une amélioration significative de leurs douleurs que ce soit au niveau sacro-iliaque, bras et jambes, cervical, dorsal et lombaire.
Ce n’est pourtant pas un nouveau traitement et les chiropracteurs s’occupent des patients avec des troubles neuro-musculo-squelettiques (TMS) depuis plus de 120 ans. Mais de plus en plus d’études tendent à démontrer l’efficacité des soins pour divers problèmes.
Qu’est-ce que l’arthrose ?
L’arthrose est une maladie dégénérative caractérisée par une lésion des tissus articulaires. L’arthrose est l’une des maladies chroniques les plus courantes affectant toutes les structures anatomiques de l’articulation, à savoir le cartilage, l’os sous-chondral et la membrane synoviale. Cette maladie touche environ 15 % de la population âgée de 25 à 75 ans, et sa prévalence augmente significativement avec l’âge, touchant 70 % de la population de plus de 65 ans.
Bien que l’arthrose ait été décrite comme un trouble du cartilage, des modifications de l’os sous-jacent (sous-chondral) se produisent également dans cette maladie.
Est-ce que l’arthrose est un problème de personnes âgées ?
On croit souvent que l’arthrose est un problème qui touche les personnes âgées. Ce n’est pas vrai ! Même si l’arthrose est plus souvent observé chez les personnes âgées, il m’arrive régulièrement de voir des personnes jeunes avoir de l’arthrose au niveau de leur colonne vertébrale notamment la colonne cervicale. Souvent chez des personnes ayant subi un choc comme un coup du lapin étant jeune (sport de contact, accident de voiture, de moto ou de vélo,…). D’ailleurs chez ces personnes on peut remarquer que l’usure articulaire ne concerne pas toute la colonne mais les quelques vertèbres ayant subi le choc. Ce qui souvent, dans le cas d’un coup du lapin, correspond aux vertèbres C5-C6 qui est l’axe de la flexion-extension du cou lors d’un tel accident. Le reste de la colonne est normal mais deux ou trois vertèbres montrent des signes d’arthrose. Preuve que l’arthrose n’est pas un problème d’âge car toutes les vertèbres chez une personne ont le même âge et si l’âge était le facteur principal, toutes les vertèbres adjacentes devraient avoir la même usure et présenter l’arthrose de façon homogène. Or certaines vertèbres sont usées et arthritiques et d’autres adjacentes sont tout à fait normal.
L’âge est néanmoins un facteur. Il est plus logique de penser qu’à 80 ans, une personne a eu plus souvent l’occasion d’avoir des chocs, accidents et mauvaises positions dans sa vie qu’une personne à 20 ans !
Qu’est-ce qui se passe alors ?
Il faut comprendre que la mobilité articulaire permet une bonne irrigation des cartilages ou des disques entre les vertèbres ainsi que des os et vertèbres constituant une articulation. La perte de mobilité articulaire, suite à un choc, perturbe la vie normale de l’articulation et la circulation sanguine qui apporte nutriment et oxygène aux os et cartilages. Les structures se fragilisent et sous la pression du blocage se déforment. C’est l’usure et l’arthrose qui est observé des années plus tard sur les imageries.
Qu’est-ce qui donc provoque l’arthrose ?
Il existe différents facteurs pour l’apparition de l’arthrose.
- L’âge : comme nous l’avons vu l’âge est un facteur d’apparition d’usure et d’arthrose. D’une part parce qu’au cours de notre vie, nous avons plus l’occasion de porter atteinte à l’intégrité de nos articulations avec plus de risques de mauvaises postures, faux mouvements, chocs et accidents et d’autre part parce qu’en bougeant moins et en perdant des muscles, certaines articulations deviennent encore plus immobiles et d’autres instables.
- Les gènes : l’arthrose, comme beaucoup d’autres maladies a aussi des facteurs génétiques. Si d’autres personnes dans la familles souffrent d’arthrose, la probabilité de développer de l’arthrose est plus grande chez une personne.
- Le sexe : la probabilité de développer l’arthrose est équivalente chez les hommes et les femmes jusqu’à l’âge de 55 ans. A partir de 55 ans, cette probabilité augmente plus chez les femmes que chez les hommes
- Les chocs et accidents : comme nous en avons parlé, les blocages articulaires dûs aux sports, accidents et chocs augmentent la probabilité de développer de l’arthrose des articulations concernées. Mais de la même manière, des blessures qui augmentent l’instabilité articulaire telle que déchirure ligamentaire ou luxations peuvent aussi augmenter le risque d’apparition d’arthrose de l’articulation concernée.
- L’activité professionnelle : un autre facteur augmentant la probabilité d’arthrose est une activité répétitive au travail ou pendant vos loisirs.
- Le poids : il est evident qu’être en surpoids augmente la probabilité de développer l’arthrose notamment au niveau des genoux, hanches et lombaires. A ce propos, comme j’en avais parlé lors d’un autre post (Vous pouvez retrouver l’article ici) la posture de la tête en avant ou raideur cervicale augmente le poids du crâne supporté par les cervicales et est associée à une augmentation d’arthrose cervicale.
- Saignement : les pathologies qui impliquent des saignements près d’une articulation peuvent entraîner une aggravation de l’arthrose ou l’apparition de nouveaux symptômes.
Quel traitement pour l’arthrose ?
Actuellement, aucune pharmacothérapie efficace n’est disponible pour l’arthrose, et le traitement des patients atteints d’arthrose est basé sur des directives établies pour la conservation structurelle des articulations en corrigeant les postures et en évitant les surcharges articulaires. De même, une bonne activité physique est recommandée car la stimulation mécanique peut améliorer les premiers stades de l’arthrose.
La Chiropraxie, comme nous l’avons vu plus haut, peut diminuer les douleurs et la souffrance liées à l’arthrose mais ne peut pas enlever l’usure qui est déjà installée au niveau des articulations. Néanmoins, redonner de la mobilité aux articulations bloquées et améliorer la circulation sanguine, pourraient en toute logique, aider à ralentir la progression de l’arthrose. Une étude en 2020 avait montré que suite aux soins chiropratiques, la densité osseuse était améliorée chez des lapins souffrant d’arthrose de la hanche, et que les facteurs inflammatoires avait diminués ! D’où l’intérêt de voir un chiropracteur régulièrement pour redonner de la mobilité suite aux mauvaises postures au travail ou à la maison, mais aussi et surtout après des chocs, blessures que ce soit après le sport ou après un accident. Ne pas oublier que l’apparition de l’arthrose, même suite à un choc, est un phénomène très lent et prend des années avant de pouvoir être observée sur une imagerie.
Références :
Reichardt A, Passmore SR, Toth A, Olin G. Utilization of chiropractic services in patients with osteoarthritis and spine pain at a publicly funded healthcare facility in Canada: A retrospective study. J Back Musculoskelet Rehabil. 2022 Feb 25.
Thorman P, Dixner A, Sundberg T. Effects of chiropractic care on pain and function in patients with hip osteoarthritis waiting for arthroplasty: a clinical pilot trial. J Manipulative Physiol Ther. 2010 Jul-Aug;33(6):438-44.
Conesa-Buendía FM, Mediero A, Fujikawa R, Esbrit P, Mulero F, Mahillo-Fernández I, Mues AO. Beneficial effects of manually assisted chiropractic adjusting instrument in a rabbit model of osteoarthritis. Sci Rep. 2020 Aug 6;10(1):13237.
Beyerman KL, Palmerino MB, Zohn LE, Kane GM, Foster KA. Efficacy of treating low back pain and dysfunction secondary to osteoarthritis: chiropractic care compared with moist heat alone. J Manipulative Physiol Ther. 2006 Feb;29(2):107-14.
Young JJ, Važić O, Cregg AC. Management of knee and hip osteoarthritis: an opportunity for the Canadian chiropractic profession. J Can Chiropr Assoc. 2021;65(1):6-13.