Un traitement naturel de la dysménorrhée grâce à la Chiropraxie

Est-il possible de traiter naturellement la dysménorrhée ?

Les manipulations vertébrales peuvent aider pour les symptômes de la dysménorrhée

J’ai déjà parlé de la Chiropraxie et de l’aide que cela peut apporter pour la dysménorrhée (voir la page « Soulager la dysménorrhée et règles douloureuses par la Chiropraxie« ). Aujourd’hui je voudrais parlé d’une nouvelle étude qui apporte plus de réponses à des soins qui peuvent aider les personnes souffrant de la dysménorrhée.

Qu’est-ce que la dysménorrhée ?

La dysménorrhée peut être résumée par des règles douloureuses. Mais en réalité elle représente des douleurs pelviennes qui peuvent être lancinantes, continues et très intenses. Elles peuvent aussi s’accompagner de nausées, vomissement, diarrhée ou constipation, douleurs de dos et malaises.

La dysménorrhée est principalement classée en dysménorrhée primaire et secondaire. La dysménorrhée primaire n’est pas due à une pathologie particulière. La plupart des femmes en font l’expérience, et cela se produit le plus souvent pendant le cycle menstruel. La dysménorrhée secondaire peut résulter de troubles pathologiques tels que la maladie inflammatoire pelvienne, les fibromes, le syndrome des ovaires polycystiques et l’endométriose.

Quelle est la cause de la dysménorrhée ?

La prostagladine est considérée comme la cause physiologique de la dysménorrhée. Sécrétée par les cellules endométriales pendant la période menstruelle, la prostaglandine provoque une ischémie et une contraction des muscles utérins. Cependant, la physiopathologie de la dysménorrhée est encore en discussion et n’est pas complètement élucidée.
Une autre cause de dysménorrhée est un trouble du système nerveux autonome accompagné d’une inhibition de la fonction du nerf vague et d’une augmentation de l’activité sympathique. Des études antérieures ont comparé des femmes atteintes de dysménorrhée et des femmes en bonne santé, et le résultat a montré des anomalies du système nerveux autonome. Par rapport aux femmes en bonne santé, l’activité sympathique était augmentée de manière significative et l’activité parasympathique était diminuée chez les femmes atteintes du syndrome prémenstruel. On pense que plus la dysménorrhée est sévère, plus le déséquilibre du système nerveux autonome est important.
En obstétrique-gynécologie, il est rapporté que la régulation du système nerveux autonome est un traitement efficace des troubles menstruels liés à la dysménorrhée. Le système nerveux autonome maintient l’homéostasie de l’environnement interne du corps humain grâce à l’interaction entre le système sympathique et le système parasympathique en fonction du changement de l’environnement externe. Par conséquent, la disharmonie entre les 2 systèmes peut provoquer divers symptômes.

Un déséquilibre du système nerveux autonome

L’analyse de la variabilité de la fréquence cardiaque est une méthode non invasive qui permet de facilement évaluer le fonctionnement du système nerveux autonome. Des études antérieures ont également utilisé cette méthode d’analyse pour confirmer l’association entre la dysménorrhée et le système nerveux autonome. Lorsque la fonction du système nerveux autonome est anormale ou faible, le changement de la variabilité de la fréquence cardiaque ne semble pas significatif. À l’inverse, lorsque le système nerveux autonome fonctionne bien, une modification sévère de la variabilité de la fréquence cardiaque apparaît, ce qui implique une adaptation à divers changements.

Traitement de la dysménorrhée ou soulagement des symptômes

Des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des contraceptifs hormonaux sont disponibles pour soulager les douleurs menstruelles et détendre les muscles utérins. Cependant, des méthodes de traitement alternatives ont été étudiées en raison du taux d’échec de 20 à 25 % du traitement médicamenteux et d’un large éventail d’effets secondaires. Parmi les nombreuses méthodes de traitement alternatives pour traiter la dysménorrhée primaire, la thérapie manuelle a éveillé l’intérêt des patients et des chercheurs. Récemment, le nombre de patients cherchant une thérapie manuelle comme approche de la douleur a augmenté.
Des études antérieures ont rapporté qu’une disposition anormale de la colonne vertébrale est une cause décisive non seulement des maladies de la colonne vertébrale, mais aussi des changements dans les vaisseaux sanguins, des maux de tête et de la fatigue chronique, ainsi que des anomalies du système nerveux autonome.

Le sacrum et l’utérus sont reliés neurologiquement aux nerfs splanchiniques pelviens (parasympathiques) du 2e au 5e sacrum et reliés mécaniquement au ligament utéro-sacré. De plus, les inclinaisons antérieure et postérieure du sacrum peuvent affecter non seulement la 5ème vertèbre lombaire et le 1er sacrum, mais également les segments vertébraux supérieurs.
Selon une étude, les ligaments qui relient le sacrum et le cadre environnant ou les racines nerveuses sacrées qui les entourent ont une relation étroite avec l’utérus. Par conséquent, une contraction utérine excessive pendant la période menstruelle affecte la circulation sanguine en comprimant les tissus mous et les vaisseaux sanguins environnants, ce qui conduit à penser qu’elle est liée à la douleur dans le bassin ainsi qu’à la douleur dans le sacrum. Une autre étude a rapporté que la thérapie manuelle appliquée au sacrum, pouvait soulager la dysménorrhée en réduisant la tension dans les ligaments autour de l’utérus ou des racines nerveuses pelviennes. Plusieurs études ont évalué l’efficacité de la thérapie manuelle chez les femmes souffrant de douleurs menstruelles primaires. En conséquence, la thérapie manuelle a affecté la perception de la douleur, la dysménorrhée et les taux plasmatiques de certains médiateurs chimiques. Sur la base de ces résultats, la thérapie manuelle qui affecte la mobilité du sacrum peut être fortement liée à la dysménorrhée.

Nouvelle preuve de l’efficacité des manipulations vertébrales sur la dysménorrhée

Dans cette étude par des chercheurs coréens parue en 2020, 30 femmes souffrant de dysménorrhée primaire ont reçu soit des manipulations au niveau des articulations sacro-iliaques, soit un traitement fictif (patients témoins). Les chercheurs ont trouvé que les patientes ayant reçu des manipulations ont atteint un meilleur équilibre du système nerveux autonome (rapport entre le système parasympathique et le système sympathique) que le groupe n’ayant pas reçu de thérapie manuelle.

Sur la base des résultats de l’étude, les chercheurs estiment les manipulations de l’articulation sacro-iliaque seraient une méthode de traitement alternative appropriée pour les femmes atteintes de dysménorrhée primaire.
En conséquence, la thérapie manuelle appliquée aux articulations sacro-iliaques des femmes atteintes de dysménorrhée primaire a amélioré l’équilibre du système nerveux autonome ainsi que les douleurs lombaires à court terme. Cela peut indiquer que la thérapie manuelle est efficace pour la dysménorrhée primaire, et si un protocole interventionnel à plus long terme est appliqué, cela aidera à surmonter la dysménorrhée primaire chronique.

NDLR : Dans le monde et dans la recherche, les manipulations vertébrales (appelées ajustements en Chiropraxie) sont dans la grande majorité effectuées par des chiropracteurs.

Références :

Park, S., Song, S., Jung, J., Joo, Y., Yang, Y., & Lee, S. (2020). The effect of sacroiliac joint manual therapy on heart rate variability in women with primary dysmenorrhea. Physical Therapy Rehabilitation Science.

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