Limiter le risque d’une opération du dos
Comment réduire le risque de se faire opérer du dos ?
J’ai parlé en décembre d’une étude australienne (voir l’article sur cette étude) qui en analysant différentes études déjà parues concluait que « Même si la chirurgie rachidienne joue un rôle dans le soulagement des symptômes de la radiculopathie ou de la claudication neurogène, ou dans des circonstances où les maux de dos sont liés au cancer, à une infection ou à une instabilité grave; son rôle dans la prise en charge de la lombalgie dégénérative n’est pas étayé par les études actuellement disponibles ».
La hernie discale lombaire
Une hernie discale lombaire est un déplacement focal du matériau du disque au-delà de la limite normale du disque. Ce qui peut engendrer une compression d’une ou plusieurs racines nerveuses et provoquer une radiculopathie lombo-sacrée. Les caractéristiques cliniques de la radiculopathie lombo-sacrée comprennent des douleurs radiculaires (rayonnantes) des membres inférieurs, des troubles sensoriels, une faiblesse et/ou une diminution des réflexes musculaire. La hernie discale lombaire et la radiculopathie lombo-sacrée sont des raisons courantes pour lesquelles les patients reçoivent des soins chiropratiques ou subissent une intervention chirurgicale appelée discectomie.
Que font les chiropracteurs ?
Aux États-Unis et dans beaucoup de pays développés, les chiropracteurs sont des praticiens de première intention qui gèrent les douleurs lombaires, y compris la hernie discale lombaire et les radiculopathies lombo-sacrée. Des études antérieures ont documenté les avantages des manipulations chiropratiques pour ces conditions, y compris des études prospectives randomisées. Dans une méta-analyse, la manipulation vertébrale s’est avérée être l’un des traitements les plus efficaces pour la radiculopathie lombo-sacrée. En conséquence, les recommandations internationales et américaines de pratique clinique ont recommandé la manipulation vertébrale pour la lombalgie et la radiculopathies lombo-sacrée.
Deux études antérieures avaient déjà conclu à une réduction significative des risques de chirurgie lombaire chez les personnes recevant des soins chiropratiques précoces, l’une examinant la fusion chirurgicale ou la décompression chez les patients souffrant d’une lésion lombaire professionnelle, et une autre examinant la discectomie et la fusion chez les patients souffrant de douleurs de dos.
Plus de 11500 patients étudiés
Les chercheurs ont donc analysés un échantillon des dossiers de plus de 101 millions de patients en ciblant environ 11500 patients ayant été récemment diagnostiqués avec une hernie discale lombaire ou une radiculopathie lombo-sacrée. Pour rendre les cohortes plus comparables, l’étude a inclus des patients avec une hernie discale lombaire ou une radiculopathie lombo-sacrée nouvellement diagnostiquée et a exclu ceux avec des indications absolues de chirurgie (syndrome de queue de cheval, ou avec des des signes neurologiques graves tels que l’incontinence urinaire, fracture, infection et des néoplasmes malins).
La moitié des patients ont reçu des manipulations vertébrales par des chiropracteurs et l’autre moitié ont reçu des soins classiques médicaux comprenant des infiltrations et/ou des médicaments pour leur hernie discale, sciatique ou radiculopathie lombo-sacrée.
La chercheurs concluent que les patients souffrant de hernies discales lombaires et radiculopathie lombo-sacrée et recevant des des manipulations vertébrales chiropratiques avaient significativement moins de risques d’avoir besoin d’une opération chirurgicale du dos par rapport aux patients recevant d’autres soins (infiltration et médicaments anti-douleur) et ce, sur un suivi de 2 ans !
- Evans L, O’Donohoe T, Morokoff A, Drummond K. The role of spinal surgery in the treatment of low back pain. Med J Aust. 2022 Dec 11.
- Trager RJ, Daniels CJ, Perez JA, Casselberry RM, Dusek JA. Association between chiropractic spinal manipulation and lumbar discectomy in adults with lumbar disc herniation and radiculopathy: retrospective cohort study using United States’ data. BMJ Open. 2022 Dec 16;12(12):e068262.